Auteurs : Artémis, Isil, Smoothy.
Ramon, mon cheval, commençait à boiter. Regardant autour de moi, au cas où je retrouverais sa chaussure, je vis, au loin, une énorme paire de sacoches, se balançant sur la branche d'un arbre mort. Ni une ni deux, je saute... et me vautre lamentablement. J'avais oublié de défaire ma ceinture de pantalon, celui oublié au saloon... Du coup, la boucle a du s'accrocher à allez savoir quoi ! La queue du cochon, rognon, rognon ??! Boitant aussi, l'âne m'aide à me relever. Ramon, l'âne, moi... Quelle équipe de rêve ! Sans oublier Rognon, le cochon !
Les sacoches me faisant toujours une belle jambe, je me redresse, stoïque, et saisis délicatement les sacoches du bout des doigts, avant de nettoyer la bave de mon cher Ramon avec. Puis je les mesure. Sont elles assez larges pour mes côtelettes de porc et... Ciel, Rognon ! Jetant la viande, écoeuré, dans un premier temps, je réalise un collier protecteur avec du crin de Ramon pour emballer les côtelettes.
Soudain, porté par le vent, un escadron de corbeaux nous survole. Avec leurs projectiles blanchâtres dégoulinants, évidemment ! Mais c'est pas au vieux singe qui sème le vent, qu'on apprend le plat de la main morte. Ça non ! Du coup, je me faufile en douce, tel une anguille bossant pour la CIA, et je sors mes lunettes noires façon Men In Black. Ou Eddy Mitchell... Equipé de ma menthe à l'eau, de mon café noir et de mon poncho (un vrai gringo !), je reprends la route de Menphis.
La dernière séance se termine ! Je réalise soudain que ma monture s'est carapatée avec le goûter... La salope ! On était comme cul et chemise pourtant... Affligé, je monte sur Rognon et vogue la galère ! Sans eau, oui, pas faux...
Avec le soleil qui tape sur des bambous et c'est numéro 1, pas étonnant que Rognon finisse par laisser du jus de couenne sur les sinueux sentiers menant à la berge du lac de Connemara. Et même pas un nuage noir, ni même rouge, qui ravirait Jeanne, à la masse avec sa canne.
Stoppant mon destrier à queue tire-bouchonnée, j'observe l'horizon qui m'observe aussi. Un ciel bleu, comme les mots, une terre jaune, comme mon foie. Un joli panaché. Tiens... j'ai soif ! Sauf que le lac du Connemara ne contient pas de houblon... Pas plus que Rognon qui commence pourtant à zigzaguer sévère ! Perdu dans le désert, depuis trop longtemps, où vais-je ? où cours-je ?? Que fuis-je ? Et pourquoi-je ?! Faisant juste une mise au point, ainsi qu'une mise en plis, je reprends ma route sans savoir que Rognon est allergique aux bigoudis... Et les Chewing-gum bi-goûts, dis ?
Mais quand y en a marre, ça fait mal à Bar, le loup du Connemara, qui regarde passer au loin les oiseaux. Bip-Bip lui fait coucou en passant et, enfin, il est 12h06... je pense à Catherine ! Pense-t-elle à moi, elle ?
FIN.